The House of Pootsie Plunket

Pootsie et son frère vivent heureux dans un palais de glace situé à Oxville, une ville fondée par leur ancêtre Badger Plunket aux limites du Grand Nord. Ils sont les gardiens d’une longue tradition qui se voit tout à coup menacée par le retour de leur mère, qui passe ses hivers dans le sud des États-Unis, et de son amant, Américain, qui aimeraient bien faire de leur ville un paradis tropical. Naturellement, les enfants s’opposent à ce dessein : le drame, voire la tragédie sont latents…

Cette version nordique d’Électre que certains ont appréciée comme « un conte de fée dirigé par David Lynch et tourné au pôle Nord », a enthousiasmé le public et la critique du Fringe Festival d’Édimbourg, en Écosse. Elle a valu aux artisans du Catalyst Theatre un Scotsman Fringe First 1999 Award et un Herald Angel Award.

C’était une deuxième mouture de The house of Pootsie Plunket. Les concepteurs et codirecteurs de la compagnie, Joey Tremblay et Jonathan Christenson, ont repensé de A à Z la production élaborée en atelier. Le travail de la scénographe Bretta Gerecke s’avère remarquable dans cette métamorphose. Ses décors, ses éclairages, ses costumes et ses maquillages à la limite de l’extravagance confère un aspect surréaliste à cette production dans laquelle l’humour côtoie le grotesque et la réflexion sur des sujets aussi sérieux que la perte, le deuil et la revanche.

Au-delà du lien établi avec Électre, The House of Pootsie Plunket fait beaucoup référence aux malaises que ressentent, culturellement, les Canadiens anglais par rapport à nos voisins du sud. Le propos de la pièce traduit une réalité souvent réprimée, celle de l’aliénation culturelle, celle de l’insinuation progressive et de la domination d’une pensée sur une autre, une des préoccupations sociopolitiques chères au Catalyst Theatre.